J’ai la chance de voyager assez régulièrement. Je commence à avoir des habitudes et on me demande de plus en plus souvent des conseils pour partir en voyage.
Je vous fais donc un petit article avec MES conseils et informations.
Nota Bene : Ce n’est pas une bible de voyage, mais juste quelques conseils, trucs et astuces, points auxquels je prête une attention particulière, issus de mon expérience.
A chacun d’entre vous de l’adapter selon vos besoins, vos envies, votre matériel, votre humeur.
Je parle principalement de voyages de loisirs. Pour du voyage à caractère professionnel, les critères ne sont pas les mêmes. Les choix ne seront donc pas les mêmes.
Je me protège :
Partir en voyage signifie oublier ses habitudes, quitter les zones connues, sortir de sa zone de confort. Il faut en premier et avant tout penser à sa propre sécurité.
Pour partir en France, les risques sont faibles en matière de couverture santé, assurance, monnaie etc. On est comme à la maison.
Partir dans un pays de la zone euro : N’oubliez jamais d’avoir votre Carte Européenne d’assurance maladie 😉 Ca facilite bien les choses en cas de soucis de santé. Vous pouvez la demander ici (ou allez directement sur le site de l’assurance maladie)
Pour partir dans un pays en dehors de la zone euro : Une assurance de voyage n’est jamais superflue. Oui elle parait chère, mais comme n’importe quelle assurance elle est toujours trop chère tant qu’on en a pas besoin. Et c’est souvent le jour ou on en a besoin on se dit qu’on aurait bien aimé payer un peu plus cher l’assurance pour que ça coute moins cher au moment ou on doit payer de sa poche.
Petits trucs :
- Vérifiez avec votre assurance de domicile. Certaines proposent des services de couverture lors de voyages et sont parfois moins chères à couvertures équivalentes que les assurances spécifiques.
- Pensez aussi à bien relire vos contrats de carte de payement (Visa Master Card …) qui ont aussi des assurances si vous payez vos dépenses avec elles (assurances annulations par exemple)
Systématiquement quand je voyage en dehors de la zone euro j’envoie un petit mail à l’ambassade et/ou au consulat local. Il y a Ariane qui permet de le faire de façon « automatisé » et nous devrions le faire à chaque fois (j’avoue je l’oublie souvent : mea culpa), mais j’aime bien échanger un peu avec nos représentants français locaux.
Dans ce mail je les préviens de mes dates de voyage, du quartier dans lequel je vais résider ou des régions/villes que j’ai prévu de visiter. J’en profite pour leur demander des infos sur ce qu’il se passe dans le pays pendant mon voyage (fêtes, jours fériés, événements etc). Vous avez souvent des interlocuteurs compétents et très serviables pour vous répondre si vous leur posez des questions précises et pertinentes. Si vos questions sont plus génériques, ne vous étonnez pas d’avoir des réponses génériques. Pour le contenu générique, vous avez normalement fait vos « devoirs » en épluchant le net par vous même : un consulat, une ambassade, ce n’est pas une syndicat d’initiative ou une agence de voyage. Profitez en aussi pour leur poser les questions auxquelles vous n’avez pas trouvé de réponses concernant la législation locale.
Je protège mon matos :
Législation :
En voyage vous emportez du matériel avec vous. Le pays dans lequel vous vous rendez accepte-t-il l’entrée de ce matériel sur son territoire ? Ce n’est pas parce que ce matériel est légale en France qu’il l’est dans le pays de destination.
Dans certains pays par exemple les drones sont soumis à des réglementations beaucoup plus strictes que chez nous.
Assurance :
Si je casse mon matos en France, mon assurance maison le couvre partiellement. Si je casse mon matos à l’étranger ? Comment est il couvert ? Un petit coup de fil à votre assureur vous le dira et vous pourrez au besoin adapter temporairement (le temps du voyage) votre contrat d’assurance.
Climat :
- La destination est elle avec un climat humide : prévoir de quoi sécher le matos photo. Pour sécher vous entendrez plein de monde vous parler de riz, mais le gros soucis du riz c’est que ça fait de la poussière. A la place j’utilise des sachets déshumidificateurs qui coute plus cher que le riz, certes, mais qui ne relarguent pas de poussière. Un sac congélation, assez grand, qqs sachets, une fermeture hermétique et tous les soirs vous mettez votre boitier à sécher avant de vous coucher. Vous avez un boitier tropicaliser ? Mais si vous changez d’objectif l’intérieur de votre boitier se retrouve avec de l’air ambiant chargé d’humidité.
- La destination est elle avec un climat froid : prévoir des variations de températures douces pour votre matériel. On laisse le temps au matériel de s’adapter aux changements de température sinon vous aurez de la condensation et qui dit condensation dit champignons. Mon conseil si vous devez passer d’un intérieur chaud à extérieur froid et inversement : laissez votre matériel le plus longtemps possible dans son sac de transport. Pour traiter vos fichiez vous n’avez besoin que de la carte mémoire. Pour charger les batteries vous n’avez besoin que des batteries. Et vous pouvez les prendre avant de rentrer au chaud ou les réinstaller avant de sortir dans le froid. Vous laissez ainsi votre boitier se réadapter à la température ambiante plus lentement.
Attention au retour :
Eh oui, le retour en France peut poser un problème. J’ai eu le tour une fois d’un douanier qui m’a demandé de justifier que mon matériel n’était pas de l’importation (que j’étais bien parti de France avec)
Depuis, je fais une carte de libre circulation pour éviter tout désagrément au retour et prouver facilement (surtout quand j’emporte beaucoup de matériel) que je ne fais pas du trafic.
Le poids :
En voyage il y a un ennemi qu’on oublie très souvent et qui se rappelle à notre (mauvais) souvenir parfois trop tard : le poids.
Il faut bien y réfléchir au moment de préparer votre matériel.
Pour cela j’essaye d’analyser le plus froidement possible mon voyage. Je me pose la question « Ai je réellement besoin de tout ce que j’ai préparé comme matériel ? ».
Si pour un matériel votre réponse est « on sait jamais », « au cas où » c’est qu’il y a peu de chance que vous ayez réellement besoin d’emporter ce matériel.
Voyage photographique ou voyage loisir ?
Voyage photographique :
Pour un voyage qui est prévu dés le départ pour la photographie, je prends ce qu’il faut pour couvrir une majorité des situations qui peuvent se présenter à moi.
Donc trépied, 70-200 f/2.8, 50 f/1.4, 16-35 f/2.8 sont du voyage. J’ajoute des filtres ND, un cobra, un ensemble de trigger qui peuvent servir de télécommande aussi et tout le petit matériel accessoire autour (cartes mémoires, batteries supplémentaires,
Voyage non photographique :
Pendant un voyage qui n’est pas prévu comme un voyage photographique dés le départ l’idée est de voyager léger.
J’emporte mon 50 f/1.4 parce que … Ben 50mm quoi 😉 : J’ai fait un voyage à Hong Kong pendant un mois avec seulement cet objectif et j’en ai rapporté de très belle photos.
A l’époque je ne l’avais pas, maintenant que j’ai un 16-35, il est souvent du voyage aussi parce qu’en ville ou à la montage/mer/campagne il est utile.
Et je laisse tout le reste à la maison.
Pas de trépied : pas besoin d’un trépied quand on aura pas le temps de se poser pendant une heure pour faire de la pose longue ou du timelapse. Et on trouve toujours des solutions de remplacement : un sac plastique rempli de vêtements par exemple.
Pas de 70-200 : Un crop sur un photo bien faite avec le 50mm sera suffisante comme photo souvenir à imprimer en 10×15.
Il ne faut pas oublier ce que tout ce matériel devrait être transporté toute la journée : 1/2/3kg de plus dans le sac à dos, après une journée de marche, ca fait une grosse différence.
L’encombrement :
Quand on voyage loin de chez soi, l’encombrement est aussi un point important à surveiller.
Sortir un reflex n’est pas toujours facile ou suffisamment discret selon le lieu. Un smartphone ou un compact expert sera parfois plus facile à sortir. Il faut y penser avant de partir. Sur place il sera trop tard pour changer d’avis. Donc si vous n’êtes pas à l’aise pour sortir votre reflex n’importe où (ex : Chapelle Sixtine par exemple ou il est interdit de prendre des photos 😉 ) privilégiez un compact expert par exemple.
Le compact expert vous permettra de ne pas vous sentir trop bridés par rapport à vos habitudes de reflex (réglages de full auto à full manu) tout en gagnant en encombrement.
Il ne faut jamais oublier que le meilleur appareil photo est celui que vous avez avec vous au moment ou vous avez besoin de prendre votre photo. Mon powershot, je le transporte partout, il tient dans une poche de pantalon, dans la poche de certaines chemises même. Il faut juste faire attention aux délais/temps de prise de vue : quand on presse le déclencheur d’un reflex, la photo est prise instantanément alors qu’avec un compact il y a souvent un petit délai entre la pression du déclencheur et la prise de vue. Il faut parfois anticiper un peu, mais ce n’est qu’une question d’entrainement et de maitrise de son matériel.
La question de l’encombrement se posera aussi avec la poignée porte pile/batterie montée sur le boitier. Est elle réellement utile ? Peut on s’en passer le temps du voyage ?
La sauvegarde :
En numérique, le défaut d’un composant peut être critique.
Je ne compte plus le nombre d’amis et connaissances qui ont perdu des données à cause d’une carte mémoire, d’une clef usb, d’un disque dur défectueux.
Je ne le répèterai jamais assez à tous ceux qui me disent que faire des sauvegardes ça coute cher en matériel : Combien ça couterait de refaire les données que vous risquez de perdre ? Réfléchissez y : Si vous deviez refaire toutes vos données perdues, ça vous couterait combien ? Refaire le voyage ? Refaire la séance photo ? Ca coute combien ? Un disque dur de 4to coute une centaine d’euros. C’est bien peu fasse au prix d’un voyage 😉
En informatique en général on dit qu’il faut suivre une règle de 3 pour assurer la pérennité de ses données : 3 copies, sur 3 supports différents, dans 3 lieux différents.
3 copies : le fichier de travail et 2 copies
3 supports : votre ordinateur, et deux autres supports qui peuvent être un disque externe, une clef usb, un NAS, un cloud
3 lieux : Un exemplaire avec vous, une copie à la maison, une copie ailleurs.
Ma façon de faire :
La copie de travail dans le PC, un disque dur externe de 4to à plateau mais je commence à migrer vers du SSD de 1to (avec un boitier USB C) qui est plus rapide que j’emporte avec moi un peu partout et deux NAS (un chez moi et un dans la famille qu’on synchronise).
En voyage, j’ai un stock d’une vingtaine de cartes SD. J’utilise une carte par jour (ou plus si besoin). Le soir je recopie la carte utilisée pendant la journée sur le disque dur de mon ordinateur. Et au retour, je fais une copie sur mon NAS. En faisant comme ça, j’ai deux copies avec moi pendant le voyage ce qui permet de limiter les risques de perte de données pendant le voyage. Comme cartes SD je ne prends plus que des cartes LEXAR pro (garanties à vie) : j’ai eu des soucis avec toutes les marques, mais la grosse différence c’est que LEXAR vous change vos LEXAR pro si elles lâchent.
J’ai eu des soucis avec LEXAR, avec Sandisk, avec PNY, avec Boulanger, avec Transcend, avec Samsung, etc … J’ai vu passer de nombreuses marques différentes et toutes ont eu des problèmes. Je n’ai pas encore trouvé LA marque qui est meilleure que les autres.
Conclusion :
Protégez, sauvegardez, et vous éviterez beaucoup des problèmes de voyage.
Si vous avez des questions, vous pouvez mes les poser par le formulaire de contact ou insta ou FB